Voici quelques événements, anecdotes, histoires sur Commeire

Le passé, le présent et le futur de ce merveilleux coin de pays. En toute circonstance, vous pouvez retrouver les articles originaux, les auteurs des photos ou des textes dans les mentions légales. Les événements, les anecdotes, les témoignages, les défis sont ici révélés pour vous faire mieux connaître ce coin de l’Entremont.
Vous trouverez également quelques notions de toponymie, pour mieux comprendre les lieux-dits de la région.
Merci de me faire part de vos remarques et suggestions. Je vous en serai reconnaissant.

Vignette Chateau Form
Plan des granges de Château Form
Vignette Croix Commeire
Croix de Commeire bénite le 16.08.2024 à l'occasion de la St-Théodule

On parle de Commeire sur la SRF...

Dans le cadre de l’émission « Schweiz aktuell » du jeudi 08.03.2018 on peut suivre un documentaire sur le concept hôtelier « Montagne-Alternative » dans le village de Commeire. durée : 7’18’’ Pour visionner, il suffit de cliquer sur l’image.

 

La chapelle de Commeire

Vignette St Bernard
St-Bernard de Montjoux

La chapelle de Commeire est dédiée à Saint Théodule et Saint Bernard de Mont-Joux. 
Construite entre 1649 et 1652, la chapelle de Commeire a remplacé une église plus ancienne dédiée à Saint-Etienne. Elle est mentionnée dès 1177. Au fil des siècles, elle a été un lieu de recueillement et de célébration pour les communautés locales.
L’intérieur de la chapelle est particulièrement remarquable. L’autel baroque, orné d’un tableau d’époque, est un véritable chef-d’œuvre. L’antependium, une sorte de tableau devant l’autel, présente une peinture sur bois représentant saint Nicolas et saint Théodule.Chaque année, le 16 août, fête de St-Théodule, une messe est célébrée dans la chapelle. Les habitants, les ressortissants de Commeire s’y retrouvent.
Sources: Gemini IA

Vignette St Theodule
St-Théodule

Le four banal et l'école

Un trésor du patrimoine valaisan
Le four banal de Commeire est bien plus qu’un simple four à pain. Il est un témoin vivant d’une tradition ancestrale, un lien fort avec le passé et un lieu de rassemblement pour les habitants du village. 

Qu’est-ce qu’un four banal ?
Un four banal était, à l’époque féodale, un four mis à la disposition des habitants d’un village par le seigneur. En échange, les habitants devaient payer une redevance, appelée banalité. Ces fours étaient souvent situés à proximité des moulins, car la farine était la matière première essentielle pour fabriquer le pain.
Le four de Commeire est un exemple remarquable de ces fours banals qui ont traversé les siècles. Il est utilisé de manière régulière, permettant ainsi de perpétuer un savoir-faire ancestral. Les habitants se réunissent pour pétrir la pâte, enfourner les pains et partager un moment convivial.

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Râtelier pour ranger les pains au sortir du four
Four Banal3
Four banal et ancienne école de Commeire
Un reportage de la RTS sur la fabrication du pain dans le four banal de Commeire
 

A Commeire, on habite au-dessus de la grotte du four. Profonde et très basse, de grande dimension, la grotte est nourrie deux fois par an par de longues bûches qui flambent pendant des heures.Toute la cendre est alors retirée avant la cuisson des pains ronds, à la double entaille 

Mireille, habitante de Commeire nous raconte le four et le pain...

Mireille Buscaglia, habitante de Commeire a pris sa plus belle plume pour décrire ce lieu magique qu’est le four banal du village.
Pour apprécier ses descriptions ciselées et découvrir ce monde de la nuit… Vous entrerez dans le monde du silence, de la solitude mais aussi du bourdonnement rythmé du pétrin.
Trois nuits volcaniques pour chauffer la grotte et multiplier les pains.
Pour  découvrir son site Internet: http://www.mireillebuscaglia-altra.com

L'école de Commeire

Commeire possédait une école jusque dans les années 70. Elle se trouvait au premier étage du four banal, à l’entrée du village.
Imaginez un village à 1500 m d’altitude, sans route d’accès, à 10 km d’Orsières. L’enseignant devait chaque jour rejoindre son lieu de travail, en toutes saisons, par tous les temps…Voici un témoignage du maître des lieux avec quelques détails quelque peu croquignolets…

Interview de Marc Murisier, Orsières 1994 © Centre régional d’études des populations alpines, Médiathèque Valais – Martigny

Les témoins du passé

Le village de Commeire ... autrefois, raconté par Olivier

Les habitants de Commeire comme tous les habitants des villages valaisans, ont vécu en totale autonomie et sans argent jusqu’après la deuxième guerre mondiale, cela veut dire qu’ils produisaient toute leur nourriture à part le café, le sel, le sucre….
Chaque famille labourait son lopin de terre avec le mulet pour y planter des pommes de terre, des choux, mais surtout des céréales, du seigle et du froment pour fabriquer le pain tous les deux mois au four du village, les prairies étaient fauchées à la faux et l’herbe rentrée en grange à dos de mulet pour nourrir le bétail durant l’hiver.
A part le mulet qui était indispensable pour les travaux quotidiens, chaque famille possédait trois à quatre vaches et quelques jeunes veaux de la race d’Hérens pour le fromage et la viande, deux porcs pour la viande, quelques moutons, des poules pour les œufs, et une chèvre pour avoir du lait l’été car les vaches étaient à l’alpage durant trois mois.

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Olivier Rosset, habitant de Commeire
Poele 300x700
Fourneau à pierres ollaires

Chaque famille possédait aussi des vignes à Fully près de Martigny pour y faire leur vin avec une résidence qu’on appelle Mazot où elle logeait en tout deux mois par année pour travailler les vignes, presser le raisin et vinifier le vin qu’elle ramenait à Commeire dans des tonneaux sur un char jusqu’à Orsières et à dos de mulet jusqu’à Commeire, car la route à été construite seulement en 1938.
Chaque famille possédait aussi un mayen vers 1800 m (petite maison rustique typique du Valais) pour faire pâturer le bétail le printemps avant la montée à l’alpage et l’ automne au retour.
Toutes les familles possédaient donc cinq bâtisses :
– La maison d’habitation en pierre avec une chambre en beudron chauffée avec un fourneau en pierre ollaire.
– Le mazot à Fully en pierre avec une chambre en bieudron chauffée avec un fourneau en pierre ollaire
– Le mayen en madrier
– La grange avec l’ écurie en madrier pour le bétail et le foin
– Le raccard en madrier pour stocker les céréales et les battre avec le fléau durant l’ hiver.
Vous l’avez compris, chaque homme était riche de tous les métiers : Paysan, Bûcheron, Charpentier, Couvreur, Fromager, Boucher, Boulanger, Vigneron et on en passe et surtout tous solidaires entre eux pour s’entraider lors de la construction d’un bâtiment ou pour se remplacer en cas de maladie.
Après la deuxième guerre mondiale, grâce aux cultures de fraises et par la suite de framboises, les familles ont commencé à gagner de l’argent pour améliorer leur maison et y introduire l’eau, l’électricité et par la suite acheter une machine à laver, un congélateur etc…

Les jeunes ont appris un métier, et petit à petit, par commodité ils sont descendus s’installer en plaine… Ils se sont installés près de leur lieu de travail, ce qui fait que la population de Commeire est passée de 70 habitants en 1950 à 20 habitants aujourd’hui.
Il n’ y a plus de paysans à Commeire, en partie à cause de la difficulté à travailler les terrains en forte pente… Commeire est devenu une destination très appréciée grâce à son exposition exceptionnelle et à la tranquillité qu’elle dégage.
Olivier Rosset, habitant du village

 

Vignette Raccard Olivier
Raccard à l'entrée de Commeire
Commeire, un village au soleil

Haut perché sur les pentes encore enneigées, le village valaisan de Commeire dans la vallée du Grand-St-Bernard prend le soleil et sort de sa léthargie en cette fin d’hiver 1971. Les ruelles du hameau qui se dépeuple lentement reprennent vie lors de la boucherie du cochon en plein air et lorsque les habitants se retrouvent autour du four à pain. Une immersion paisible et des rencontres savoureuses…
Journaliste: François Dayer
12 février 1981 Emission Courrier romand Les archives RTS

 
Article du Nouvelliste du 04.02.1976 p.17

Le village n’a qu’un point commun avec le reste du monde : le car postal pour les écoliers, le courrier. Le reste… il le fait fait lui-même. Le pain, la viande, le travail, beaucoup de choses se font en commun. Ecoutons encore M » » Gabioud :
– Ici y’a pas de rognes ! Chacun s’entraide. Voyez le voisin, il a eu un accident. Et bien on se relaye pour traire les cinq vaches, soigner le bétail pendant qu’il est à l’hôpital. Lorsqu’il reviendra, rien n’aura changé, rien n’aura dépéri. Le matin, quand l’un de habitants descend avec le tracteur, il demande aux autres ce qu’il faut rapporter. Et puis on n’est pas isolé; dans la vallée, tout le tout le monde se connaît et l’on se retrouve le dimanche matin à Orsières, à la messe. Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur ce bouton.

Vignette Gabioud
Mme et Mr. Gabioud de Commeire
Vignette Commeirev4
Vieux raccards de Commeire

Les habitants de Commeire étaient autrefois totalement autonomes. Ils cultivaient leurs propres terres, élevaient du bétail et transformaient leurs produits.
La vie était rythmée par les saisons et les travaux agricoles. Les hivers étaient rudes et les communications avec le monde extérieur étaient difficiles.
Les habitants maîtrisaient de nombreux savoir-faire traditionnels : la fabrication du pain, la transformation du lait, la construction en bois.
L’arrivée des machines agricoles a bouleversé les modes de production et a rendu certaines tâches moins pénibles.
Commeire a connu un exode rural important au cours du XXe siècle.

Le Bisse-Vieux et son histoire

Un bazot
Le "bazot" ( chéneau en patois valaisan )

Avant le XIVe siècle, le Bisse-Vieux prenait ses eaux au torrent de Pont-Sec. Ce cours d’eau est la frontière naturelle entre Orsières et la commune de Liddes. A l’époque et jusqu’à son abandon au profit de l’arrosage sous pression «moderne», chacun devait respecter le droit d’eau. Commeire, village situé en amont du bisse, utilisait l’eau les trois premiers jours de la semaine. Le village de Reppaz en bénéficiait les deux jours suivants et, le samedi, c’était au tour d’Orsières de mouiller ses champs et pâturages. La remise en état n’a pas été si simple. Même si le tracé du Bisse-Vieux était encore clairement visible, il fallait reconstruire un certain nombre d’ouvrages. Au torrent de PontSec, il a fallu tout d’abord refaire un répartiteur, suivi, en contrebas, d’une écluse double permettant d’alimenter en eau le bisse ou de renvoyer celle-ci dans le torrent. Plus loin, cinq passerelles en bois et quatre barrières de protection permettent d’assurer un cheminement des promeneurs en toute sécurité. «En règle générale, souligne Clément Formaz, le bisse suit son cours dans un lit creusé à flanc de coteau. Mais ce n’est pas le cas partout. Nous nous sommes trouvés parfois confrontés à un véritable casse-tête. Ainsi, il n’a pas fallu moins de 49 minages pour rétablir le cours du Bisse-Vieux dans son tracé, avec, à la clé, un tuyautage de plus de 300 mètres pour traverser la route du remaniement parcellaire, tout en respectant une déclivité d’un millimètre par mètre!» Et puis encore, deux «bazots» ont été réalisés, dont un creusé dans une bille de mélèze et un autre conçu en planches d’une longueur de huit mètres, afin de permettre le franchissement d’obstacles particuliers. Après la première mise en eau, quelques colmatages ont encore été nécessaires. Par contre, l’eau ne chantera que le temps de la saison estivale. Enfin, cerise sur le gâteau, sept panneaux didactiques renseignent le promeneur sur la faune et la flore du lieu.
Sources: ETH-Bibliothek Zürich, E-Periodica, https://www.e-periodica.ch 
Schweizerischer Zivilschutzverband

Inauguration du Bisse-Vieux Reppaz-Commeire

On aurait pu se contenter de quelques coups de pioche le long du bisse pour annoncer que le parcours du Bisse-Vieux était praticable et se donner bonne conscience. Mais la commune d’Orsières a pris la bonne habitude de ne pas faire les choses à moitié, sachant par expérience que ce n’est pas la solution. Elle a donc mobilisé les hommes de la bourgeoisie et de la protection civile pour un travail de longue haleine (environ quatre ans) et surtout de précision: «On se devait de proposer un chemin sûr pour les familles», précise le conseiller communal Pierre-Alain Schers. Cette balade d’environ une heure trente est en fait une véritable partie de plaisir. La commune a en effet agrémenté le tracé de panneaux didactiques du plus bel effet. Elle a pu compter sur le concours de l’historien Marcel Biselx et du graphiste Dominique Formaz. On peut ainsi se familiariser avec le coquelicot, le merle, le gazé, l’oreillard ou encore le charençon du sapin. Alors en route pour une promenade intéressante et agréable en pleine nature. m a g

Le fort d'artillerie de Commeire

Dans les montagnes environnantes de Commeire, se cachent des vestiges d’une époque troublée : des bunkers militaires soigneusement dissimulés sous l’apparence de constructions agricoles traditionnelles. Ils ont été construits en utilisant des matériaux locaux et en imitant les formes des granges et des mazots typiques de la région. Les toits sont recouverts de tavillons de mélèze, les murs sont en pierre et les ouvertures sont dissimulées.

Ils témoignent de l’importance stratégique de cette région frontalière. A l’issue de la Guerre Froide, ils perdent leur utilité et tombent pratiquement dans l’oubli. Mais ces dernières années, certains de ces bunkers ont été réhabilités et transformés en espaces culturels ou en hébergements insolites. Cette reconversion a permis de préserver le patrimoine militaire tout en offrant de nouvelles possibilités de développement pour la région.

C’est un patrimoine à découvrir. Si vous souhaitez en apprendre davantage sur cette page méconnue de l’histoire de Commeire, je vous encourage à vous renseigner auprès de l’association Pro Forteresse. Il existe des visites guidées qui permettent de découvrir ces ouvrages militaires et de comprendre leur rôle stratégique. Vous pouvez même louer le fort pour organiser une fête de famille ou de société. Pourquoi ne pas y fêter votre mariage?

Toponymie: étude des noms de lieux, de leur étymologie.

Les Coutes

Terrain en pente à flanc de montagne, ou dominé par une côte, pente ensoleillée, place bien exposée, par métonymie la forêt qui occupe souvent les côtes.

Les Foillets

Terrain planté d’arbres feuillus, souvent dews hêtres, par opposition aux résineux. Bas latin folia, du pluriel neutre latin pris pour un féminin folium, « feuille ».

Le Ponsec

Pont Sec, pons siccus en 1228, aussi Ponsec, Ponsez et Pont-sec, lieu-dit de la commune de Liddes, Torrent de Pont Sec, affluent de la Dranse d´Entremont, torrent souvent à sec [Jaccard].

Les Beux

Patois savoyard beu, « étable » [Constantin], patois valaisan bau, beu, boeou, boeu, etc, à Evolène boouk « étable, écurie », viendrait du gaulois boutegon, de bou, « boeuf » et tegia, « maison » [Guex]. Les Beux, maisons isolées

Deuve

Petite vallée resserrée. Site fortement pentu. Etymologie: Latin doga, « récipient ».

Les Planards

Terrain relativement plat. Etymologie: latin planus, « plat ».

Vernay

Aune, forêt d’aunes. Etymologie: du latin, verna, verrau.

Reppaz

Hameau de la commune d´Orsières (District d´Entremont, Valais), Repas et Repais en 1861, soit une variante du patois rippa, « broussailles », voir Repa, soit selon les formes anciennes une variante de Repais.

Col de Chargerat

En Valais, prise d’eau d’un bisse. Etymologie: du latin carricare, « charger ».

Arpalle

Pâturage essentiellement réservé au petit bétail. Etymologie: du lain alpis.

Chésards

Parcelle réservée à la construction, parfois maison avec son emplacement ou encore place où se trouve une maison démolie. Etymologie: Bas-latin casale

Larzolay

Mélèze; tous ces toponymes sont typiques du Valais et des Préalpes vaudoises. Etymologie: Latin larix, laricem, «mélèze».

Blettay

Blettey Motte de terre gazonnée; touffe de foin sauvage croissant entre les rochers. Etymologie: Blista, « touffe », d’origine problématique.

Sources:

Bossard Maurice & Chavan Jean-Pierre, Nos lieux-dits Toponymie romande, 1990, ISBN 2-601-03025-9, Editions Payot Lausanne Suisse 321p Sources : Site Internet : https://www.henrysuter.ch/

Carte interactive de la région de Commeire

Pour découvrir d’autres lieux-dits, cliquez sur les balises bleues de la carte.